Courants de conscience
La notion de courants de conscience est liée de manière intrinsèque à celle d’une profondeur de la vision : en d’autres termes, elle correspond à l’idée que la vision peut transcender ses confins optiques pour invoquer les autres sens. La photographie en tant que force vectorielle d’une telle conception de la vision, fait acte de prothèse pour combler notre regard appauvri.
La nature restreinte de la vision est un fait marquant du contexte Africain, car la photographie a – par la force du travail des photographes occidentaux – principalement servie à créer certains stéréotypes ainsi qu’une taxonomie visuelle qui ont entrainé une dégénérescence du regard, exilé dans le frivole, le superficiel.
Les textes de ce livre sont des réponses poétiques et théoriques qui s’organisent selon un flux au sein duquel les différentes voix résonnent les unes dans les autres et s’intensifient de la sorte pour finalement constituer un espace polyphonique de pensées et d’introspections. Ce mouvement ininterrompu entre le théorique et le poétique, le personnel et le publique, représente une structure architecturale qui est le fruit d’un pouvoir collectif. L’écho provoqué par chaque texte devient une référence pour le prochain, et chaque résonance ne manque pas d’amplifier les voix ici présentes, pour nourrir le courant de conscience dont il est question bien au-delà des pages de ce livre.
Edité par Bonaventure Soh Bejeng Ndikung
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